La situation des entreprises de travaux publics est « catastrophique »


« La situation des entreprises de travaux publics est «catastrophique» juge leur fédération patronale (FNTP), redoutant une chute du chiffre d’affaires de 8% l’an prochain, la plus forte depuis 30 ans, et la perte de 16 000 emplois, dans le secteur. Le président de la FNTP tire la sonnette d’alarme et relance l’Etat sur des mesures d’urgence.

L’année 2014 « a été une année blanche en matière de politique d’infrastructures en France », résume jeudi Bruno Cavagné, président de la Fédération nationale des travaux publics, avant d’énumérer : « année blanche pour les contrats de plan Etat Régions, année blanche en matière de programmation et de financement pour l’AFITF, année blanche en ce qui concerne le plan de relance autoroutier ».

« Au total, nous anticipons une baisse de l’activité de 8 % en 2015, ce qui représentera la baisse la plus forte depuis 1984 », affirme-t-il. « Cette situation ne peut plus durer, c’est l’avenir du pays que l’on hypothèque », s’alarme le président de la FNTP, rappelant que le secteur dépend à 70 % de la commande publique.

Plus de visibilité pour les entreprises

L’Etat doit désormais prendre des décisions « qui apporteront de la visibilité (aux) entreprises » du secteur, dit-il, en pérennisant les ressources de l’AFITF, en signant les contrats de plan Etat-régions et en donnant son feu vert au plan de relance autoroutier.
La FNTP attend aussi la validation du 3e appel à projet de transports en commun en sites propres, et veut des éclaircissements sur le financement du Grand Paris, ainsi que sur les transferts financiers et de compétences, liés à la réforme territoriale.

Car à l’heure actuelle, tous les signaux sont au rouge, « l’intérim est descendu à un niveau plancher, aux environs de 10 % des effectifs », alors que la décélération des grands chantiers LGV va conduire à la fin de nombreux contrats de chantiers.

180 défaillances par mois

Ainsi, la crise va « entraîner une augmentation des défaillances d’entreprise », estime M. Cavagné, tablant « au minimum » sur une baisse de 16 000 emplois permanents l’an prochain, et autant en 2016.
« Les enquêtes d’opinion n’ont jamais été aussi terribles, il y a 180 défaillances d’entreprises par mois à l’heure actuelle, les PME ont des problèmes de trésorerie énormes. Certains sont dans une situation désespérée », dit M. Cavagné à l’AFP.

« La construction (au sens large, y compris de logements, ndlr.) est un secteur-clé dans notre économie, pesant pour 5 % du PIB, 25 % de l’investissement et plus de 5 % de la population active en France », notait l’assureur Euler Hermes dans sa dernière enquête sur les défaillances d’entreprises en France.

« Or, elle représente également près d’un quart des faillites et sa situation semble se dégrader fortement depuis quelques mois. Sa sortie de crise est essentielle et requiert des mesures de soutien adaptées », disait-il. »

C.T avec AFP, le 4 décembre 2014


Commentaires

  1. Anonyme12.12.14

    vous avez mangé votre pain blanc, maintenant "bouffé" votre pain noir, on ne va pas vous plaindre

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