Un ex-haut dirigeant chinois de JPMorgan arrêté puis relâché


Un ancien haut dirigeant de JPMorgan Chase en Chine a été arrêté à Hong Kong puis libéré sous caution, dans une enquête sur les pratiques de recrutement de la banque en Asie.
  • Les enquêteurs examinent le rôle de l'ex-haut dirigeant dans le recrutement du fils du président de la banque China Everbright. Ils veulent savoir si cette embauche a pu aider JPMorgan à être sélectionnée pour conseiller l'établissement financier lors de certaines opérations, comme sa tentative d'entrer à la Bourse de Hong Kong en 2011.

CORRUPTION

Un ancien haut dirigeant de JPMorgan Chase en Chine, dont le nom est mentionné dans l'enquête des autorités américaines sur les pratiques de recrutement de la banque en Asie, a été arrêté à Hong Kong puis libéré sous caution, rapporte jeudi la presse.

Fang Fang, qui était vice-président de la banque d'investissement pour l'Asie jusqu'à sa démission ce printemps, a été arrêté et interrogé fin mars par la Commission indépendante contre la corruption (ICAC), selon l'agence Dow Jones Newswires et la revue financière Caixin.

Il a été ensuite libéré sous caution, selon Caixin.

Ni l'ICAC, ni JPMorgan n'ont souhaité commenter ces informations.
Le haut responsable, âgé de 48 ans, avait démissionné alors que la politique d'embauche de parents de personnalités chinoises par les banques américaines fait l'objet d'une enquête des autorités des Etats-Unis depuis l'été dernier.

Les enquêteurs examinent le rôle de Fang Fang dans le recrutement du fils du président de la banque China Everbright, précisait la presse américaine en mars.

Ils veulent savoir si cette embauche a pu aider JPMorgan à être sélectionnée pour conseiller l'établissement financier lors de certaines opérations, comme sa tentative d'entrer à la Bourse de Hong Kong en 2011.

Selon le Wall Street Journal, la police fédérale américaine (FBI) et le département de la Justice (DoJ) possèdent des courriels de M. Fang fournis par JPMorgan. Toutefois, les autorités américaines ne reprochent pour l'instant rien à M. Fang, entré en 2001 chez JPMorgan.

"L'ICAC est chargé de toutes les affaires d'anti-corruption si (la Commission) pense que quelqu'un a pu violer la loi sur les pots-de-vin à Hong Kong", a indiqué à l'AFP un ancien enquêteur de l'ICAC, Lam Cheuk-ting.

"Si un emploi a été offert à quelqu'un en échange de contrats ou d'activités, sans que cela soit spécifié clairement dans le contrat d'embauche, cela peut constituer une infraction à la loi à Hong Kong", a-t-il ajouté.
M. Fang avait occupé les fonctions de directeur général de la division banque d'investissement pour la Chine chez JPMorgan, avant de devenir vice-président de cette division pour l'Asie.

Le banquier était un familier de Wall Street puisqu'il a travaillé pour Merrill Lynch à New York en 1993 et a souvent servi de pont entre le Parti communiste chinois (PCC) et les fleurons de la célèbre place financière, précisait le WSJ en mars.

D'après les médias américains, un programme spécifique baptisé "fils et filles" visant à recruter des enfants de hauts responsables chinois aurait été mis en place au sein de JPMorgan en Asie dans le but d'obtenir des contrats d'entreprises voulant entrer en Bourse.


Le New York Times avait ainsi révélé que la première banque américaine en termes d'actifs avait par exemple employé comme consultante la fille de Wen Jiabao lorsque celui-ci était Premier ministre chinois.

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