Commission européenne: Juncker en pole position, Lagarde outsider?


Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE n'ont pas de successeur à José Manuel Barroso. La directrice générale du FMI aurait été sondée par Angela Merkel et elle hésiterait. Hollande est contre.
 de l'UE ont décidé mardi 27 mai de ne pas choisir en laissant au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, la tâche de voir qui obtiendrait une majorité pour présider la prochaine Commission.

Les Vingt-Huit, réunis pour un dîner informel à Bruxelles afin de tirer les leçons des élections européennes de dimanche, ont donné un mandat qui, selon le président français, François Hollande, porte surtout sur l'orientation de l'UE pour les cinq années à venir.

Il donne aussi pour mission à Herman Van Rompuy d'évaluer la possibilité de rallier une majorité du Parlement sur un candidat pour la présidence de la Commission, mais aussi d'évaluer si ce même candidat aura la majorité qualifiée au Conseil.

Le dirigeant belge devra dès à présent penser à tous les postes - présidence du Parlement, du Conseil européen et Haut représentant pour la politique étrangère -, et trouver un équilibre politique.
S'il se voit confier cette mission, c'est que les responsables européens n'ont pas su se mettre d'accord sur la personne de Jean-Claude Juncker.

Le mieux placé après le scrutin européen

L'ancien Premier ministre luxembourgeois est en pole position pour la présidence de la Commission. Le Parti populaire européen (PPE) dont il était le chef de file est arrivé en tête du scrutin (213 sièges) devant le Parti socialiste européen (191). La campagne électorale a pour la première fois fait émerger des chefs de file pour chaque grand groupe politique.

Mais l'absence de majorité claire au Parlement joue contre l'ancien Premier ministre luxembourgeois, à cause du recul du PPE par rapport à 2009 et de la franche hostilité de plusieurs dirigeants: le Premier ministre britannique David Cameron mais aussi, selon plusieurs sources européennes, des membres du PPE comme le Hongrois Viktor Orban, le Suédois Fredrik Reinfeldt ou le Finlandais Jyrki Katainen, dont le nom est par ailleurs cité pour le poste.

S'il a été adoubé officiellement mardi par les présidents des groupes politiques du Parlement européen, qui lui ont confié un mandat afin de négocier pour former une majorité, le Conseil lui a donc refusé d'en faire autant.

Après le dîner, aucun participant n'a cité son nom devant la presse, pas même la chancelière allemande Angela Merkel qui l'avait fait avant mais est soucieuse, dit-on à Paris, de trouver un consensus et de ménager David Cameron. "En tant que membre du PPE, j'ai soutenu Jean-Claude Juncker comme candidat à la présidence de la Commission. (...) Mais je suis obligée de respecter les traités européens", a-t-elle déclaré, rappelant qu'il était hors de question que le choix soit imposé par le Parlement.

L'absence de choix clair confirme en tous les cas que les négociations seront ardues, parce que le successeur de José Manuel Barroso sera aussi un symbole d'une Europe plus ou moins intégrée, et rien ne dit que la proposition qui sera faite lors du prochain sommet européen, les 26 et 27 juin, aboutira.

L'opposition de David Cameron

Cette prudence tient essentiellement à l'opposition de David Cameron, qui ne veut ni de Jean-Claude Juncker ni des autres postulants possibles, le social-démocrate allemand Martin Schulz ou l'ancien Premier ministre belge le libéral Guy Verhofstadt.

Le Premier ministre britannique, défait dans son pays avec la victoire des europhobes du Ukip et soumis à des pressions pour anticiper un référendum sur le maintien ou la sortie de l'Europe, avait parlé à son arrivée d'un Bruxelles "trop gros, trop autoritaire, qui interfère trop".
L'idée d'une candidature externe pourrait émerger en cas de blocage - la décision est prise à la majorité qualifiée - un scénario qui, en l'absence d'engagement ferme des Vingt-Huit, a pris de l'épaisseur mardi.
Selon Le Monde, la directrice général du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, aurait été sondée par Angela Merkel et elle hésiterait.

François Hollande, en difficulté sur le plan intérieur après avoir vu le Parti socialiste laminé et le Front national triompher, n'a pas l'intention de pousser cette éventuelle candidature française d'autant qu'il faudrait dans ce cas céder la direction du FMI pour rapatrier l'ex-ministre des Finances de Nicolas Sarkozy.

Un mandat pour s'attaquer au fond

Si les 28 dirigeants n'ont pas décidé quant au nom, ils ont voulu associer à la recherche du président de la Commission un mandat pour s'attaquer au fond, à savoir le fonctionnement et les missions d'une Europe confrontée à la montée du populisme et du scepticisme, notamment en France.
Peu aujourd'hui s'attachent à défendre une UE qui aurait davantage de pouvoirs, et la mode est plutôt, à Paris notamment, à la concentration des moyens sur la croissance, l'emploi ou l'énergie. C'est ce qu'a rappelé François Hollande.

"Ce que doit faire aujourd'hui Herman Van Rompuy - c'est le mandat qu'il a reçu du Conseil européen -, c'est de travailler autant, même davantage, sur le contenu que sur la seule question de la personne", a-t-il dit en conférence de presse.

"La prochaine étape, c'est la croissance, l'emploi, l'investissement mais aussi les nouvelles technologies, l'industrie, le numérique qui doivent avoir des champions européens", a-t-il ajouté, citant également la transition énergétique et l'Europe de la défense comme priorités.

Réorienter l'Europe

Le chef de l'Etat français, qui s'est entretenu avant le dîner avec Angela Merkel, souhaite toujours "réorienter" l'Europe et assure que chacun en a convenu, à sa manière et en tirant les leçons de votes qui n'ont pas été les mêmes partout - ainsi la chancelière a-t-elle gagné en Allemagne.

"Quand la France vote comme elle a voté dimanche (...), oui c'est un problème mais pas seulement pour la France. C'est un problème pour l'Europe et l'Europe doit l'entendre", avait-il dit à son arrivée.
"C'était important que la France se fasse entendre, que l'Europe comprenne ce qu'était l'aspiration des Français, d'une grande majorité de Français, de croire en l'Europe à la condition que l'Europe croit en elle-même et son avenir."

Son avenir, à court terme, reste dépendant du visage qui lui sera donné. Et les négociations pourraient durer, alors qu'elles doivent aboutir idéalement d'ici fin juin, afin que le président de la Commission puisse former son équipe pour la rentrée, en vue des auditions et du vote du Parlement.
La Commission devra être opérationnelle au 1er novembre, quand celle de José Manuel Barroso laissera la place.


Commentaires

  1. Lagarde outsider ? non, je pense qu'elle est mise en avant, qu'elle est préparée et positionnée pour être candidate à la présidence en 2017 (ou avant si flanby ne tient pas le coup).

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  2. Anonyme3.6.14

    2017 , ? réveille toi et regarde ton monde, crois tu qu'il tiendra jusque là ? nous vivons dans l'urgence ; la planète est massacrée par notre faute d'avoir été sous hypnose, et suivant des mauvais maitres , qui n'ont pensé , qu'a remplir leur cpte doré, ils n'ont pas perdu de temps a rigoler comme tout citoyen respectable , se tuant au labeur.
    leur travail, a consisté uniquement à élaborer, des lois, des repressions, sur leur peuple , et vivre dans la luxure et la perdition inomable, fornication de tout bord, inimaginable pour un esprit équilibré et luxe, sans limite pour cette caste autoproclamée ;
    Il ont bien rigolé sur notre dos, j'espère, que leur fin sera aussi GRANDIOSE .


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